8 mai 1945. Deux Martiniquais partis en guerre.

Parmi les Martiniquais sur le front européen, il y a Pierre, mon père parti en dissidence par Grand-Rivière, petite commune située au nord de la Martinique.

Il est sous les drapeaux quand il décide de rejoindre la résistance malgré l’interdiction des autorités locales.

Tant pis pour l’amiral Robert!

Le soir venu, une embarcation l’attend avec d’autres comme lui, prêts pour le départ. Elle prend silencieusement la direction de l’île de la Dominique où ils sont attendus par un navire américain. Les vagues dans le canal sont hautes. Ils doivent maintenir le cap. Ils essuient des tirs sous le commandement de celui qu’on appellera l’amiral Robè.

Je lui ai demandé ce qui l’avait poussé à partir dans cette boucherie loin de chez lui. Parmi les raisons, j’en ai retenue une : le désir de vengeance. Son frère a été fusillé en France par les allemands.  Quelques années plus tard, suite à des recherches, j’ai découvert qui était ce frère, ce grand frère. Il est déjà en France quand la guerre éclate. Lui et ses camarades sont pris en tenaille en Normandie. La découverte de son prénom m’a secoué. Mon père avait omit de me le divulguer. Il s’appelait François.

En novembre 2017, la petite commune où il a été fusillé, Saint-Pierre-Le-Viger, inaugure l’espace Simone-Veil. Les deux salles qu’il renferme ont pour nom ceux d’Hélène Boucher, aviatrice aux nombreux records, et François Gabourg « Antillais mort pour la France en juin 40 et dernier soldat reposant sur nos terres ».

Cet hommage a été rendu possible grâce au maire Daniel Legros et à son conseil municipal.

François Gabourg

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